Sur l’art conceptuel
On peut dire que l’art, par son existence même, contribue à l’image de
l’homme et peut éclaircir ou assombrir les projets du monde à venir par sa
réflexion, par sa capacité de projeter une autre réalité.
Le choix de supprimer un moment donné de son histoire le cadre
représentatif, la notion de la beauté et le métier pour mettre au premier plan
uniquement un monde d’idées, ce qui est en bref le discours conceptuel, me
semble en réalité un choix radical pour la suprématie rationnelle.
Comment puis-je être en accord avec cette vision si rétrécie, en voyant à
quoi cela mène autour de moi ?
Vu que la transmission d’un langage plastique compte de moins en moins et
que la beauté et le métier disparaissent plus vite qu’un éclair dans nos instituts
d’enseignement. Et ce qui est vrai pour le monde de l’art est aussi vraie dans
les autres domaines de la vie…
Dont une chose surprenante et contradictoire. Ceux qui continuent à refuser
les techniques de savoir- faire sont tôt ou tard obligés de faire appel à des
gens du métier pour mettre leurs idées en pratique.
Tandis que leur point de départ était justement l’inverse.
Au lieu que ils méritent le cachet de ‘non-conformiste’, ils conservent sans
gêne la rupture des différentes classes sociales ,entre ceux qui ont les idées et
qui exercent leur pouvoir et ceux qui sont réduits au travail à la main.
Geert Van der Borght